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SAINTE-ANASTASIE ENSEMBLE
2 mai 2013

P.L.H 2013-2018 : LOGEMENT SOCIAL

Nous avons à plusieurs reprises évoqué un document de travail sur le Programme Local de l'Habitat (PLH) 2013-2018 réalisé par Nîmes-Métropole et l'Agence d'Urbanisme et de Développement des Régions Nîmoise et Alésienne (AUDRNA). Comme son nom l'indique, ce document évoque les différents types d'habitat. On constate de nouvelles appellations en matière de logement : c'est ainsi que les lotissements deviennent des «opérations d'ensemble», que les immeubles deviennent des «logements collectifs groupés» et que l'on ne parle plus de ZUP mais de «logements aidés».

Toutes ces nouvelles appellations n'auraient-elles pas pour seul objectif de rassurer la population ?

Les impératifs et les contraintes que veut imposer Nîmes-Métropole aux communes de l'Agglo n'ont pas le même écho dans chaque village. Certains élus n'ont de cesse de vouloir à tout prix faire croître leur population.

Ainsi, dixit le document page 36, la commune de Saint-Chaptes a pour objectif de réduire la croissance démographique forte de ces dernières années (+3,17 % par an) pour respecter le taux de croissance du SCOT (1,2 % par an). Paradoxalement, cette commune parle d'ouverture de secteurs pour des opérations d'ensemble et de favoriser la création de logements collectifs groupés à proximité du village, tout ceci après un projet de 25 logements livrés par Habitat du Gard en 2009 afin de favoriser la mixité sociale (10 logements locatifs sociaux et 15 accession sociale à la propriété).

Trois ans plus tard, la vente de ces logements en accession sociale s'avère difficile : 3 logements (1 P3 et 2 P4) n'avaient toujours pas trouvé « preneurs » d'après le document en 2012.

Lorsque l'on parcourt la page 24 de ce document qui concerne la commune de Dions, il est écrit que la population est opposée au développement du logement social dans le village.

Le 20 mars 2013 à 18 heures se tenait une réunion publique concernant la mise en place du futur P.L.U.à la salle des fêtes de Dions. Pour l'occasion, le plus petit village de Nîmes-Métropole (572 habitants) avait mobilisé plus de 100 personnes (salle des fêtes comble) venues défendre leur commune contre les possibilités de changement majeur programmées et quelque part imposées lors de la mise en place du futur P.L.U. 

Dans la salle, ce n'est pas un refus systématique du logement social que l'on ressent mais plus une peur de la politique d'habitat des élus nîmois, la gestion des logements par des bailleurs sociaux et la mixité sociale imposée lors des nouveaux projets immobiliers envisagés au sud de la commune (avec des surfaces constructibles ne dépassant pas quelques centaines de mètres carrés pour chaque lot).

Les habitants de Dions semblent attachés à leur qualité de vie et, organisés en « collectif », s'opposent à une croissance qu'ils jugent « obligatoire » et « imputable » à Nîmes-Métropole. Malgré un environnement contraint (Natura 2000, zones inondables, zones vertes ou agricoles), la population de Dions devrait atteindre 700 habitants en 2020.

Nous nous demandons pourquoi une majorité d'élus des villages de Nîmes-Métropole veut à tout prix augmenter le nombre d'habitants sur leurs communes. Il est certain que de nouveaux habitants vont apporter une manne fiscale supplémentaire mais cela va générer des frais. Des communes comme la nôtre qui doivent avoir un avenir axé sur le tourisme n'ont peut-être pas intérêt à devenir des villes à la campagne mais plutôt préserver un environnement rural de qualité.

Pour exemple, Monsieur Vincent ALLIER, maire de Saint-Côme et Maruéjols, (dont nous parlions dans un précédent article) a préféré étoffer et  rénover le coeur de son village préservant ainsi  une homogénéité architecturale et évitant une démographie galopante sur sa commune afin d'en préserver sa quiétude (Numéro 34 du magazine Métropole de Septembre 2012 - page 38). Pour information, la population de cette commune avoisinant les 750 habitants n'a pas connu de progression démographique depuis 1826... et pourtant elle fait partie de Nîmes-Métropole !

Pourquoi nos élus ne suivent-ils pas un tel exemple ? Quelles sont les raisons réelles qui motivent cette politique de l'habitat ?

Dans le document de travail, les élus calmettois (page 28) parlent de leur objectif démographique qui est l'accroissement de la population de 500 habitants en 10 ans, de classement de zones IINA en zone UC (laissant présager une densité de logements plus importante) ainsi que 20 % de logements sociaux en zone à urbaniser sous forme d'opérations d'ensemble exclusivement.

Afin d'encourager les élus vers cette politique du logement, le rédacteur ne manque pas de rapporter la « note positive » résultant d'une mixité sociale réussie à La Calmette. Il précise qu'un bailleur social a réalisé des logements et que cela se passe très bien au point que l'absence de problèmes n'a pas permis aux calmettois de s'apercevoir qu'il s'agissait de logements sociaux !!!

On peut trouver dans ce document un point auquel nos élus de l'Agglo devraient penser plus souvent concernant les communes de 2ème couronne : tous les villages du même périmètre dans l'Agglo n'ont pas les mêmes capacités en matière d'emploi.

En Gardonnenque, Dions et Sainte-Anastasie n'ont malheureusement pas vocation à créer des emplois au niveau local. Ce document souligne le peu d'emplois et de transport en commun (fréquence faible) ainsi que des déplacements chers pour les ménages modestes afin d'aller travailler. L'isolement social pour les personnes non motorisées semble être préoccupant et mettre en évidence les limites du logement social à la campagne.

Habitat et agriculture ne font qu'un quand le rédacteur rapporte l'intention des élus saint-chaptois qui proposent la création de hameaux agricoles regroupant les exploitations (et habitations des exploitants) en un même lieu. Ceci dans le but de délimiter des zones agricoles inconstructibles dans le P.L.U. pour éviter le « mitage ». La logique a permis de regrouper domicile et hangar de stockage de matériel au sein de leur exploitation pour nombre d'agriculteurs. Pouvant ainsi limiter la circulation des engins sur la commune et faciliter le travail, cette mesure paraît judicieuse mais est souvent dérogée par certains élus qui délivrent plusieurs permis de construire au même exploitant dans un même lieu....

A suivre....

Glossaire

PLH        : Programme Local de l'Habitat

ZUP        : Zone à Urbaniser en Priorité

PLU        : Plan Local d’Urbanisme

UC          : zone urbaine de densité moyenne affectée essentiellement à l'habitat

UA          : zone urbaine affectée essentiellement à l’habitat, aux commerces, aux services publics ou privés aux particuliers et aux entreprises ayant un caractère central, aux bureaux, aux équipements publics, aux activités artisanales sans nuisances.

AU           : Zone à urbaniser

IINA        : Zones d'urbanisation future pour l'habitat, les activités économiques ou les loisirs. Elles sont classées par ordre de priorité et selon leur vocation principale : IINA pour l'habitat, IIINA pour les activités

SCOT     : Schéma de COhérence Territoriale.  

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